Histoire
Depuis plus de quatre siècles, le destin tumultueux et brillant de Louis-le-Grand s'est trouvé étroitement mêlé à l'histoire de France.
Alors qu'il faisait l'objet d'attaques incessantes, et qu'il mena pendant plus de deux siècles une lutte ouverte contre l'Université de Paris, il a été régulièrement salué sous tous les régimes comme une référence exemplaire en matière d'éducation, de pédagogie et d'innovation.
On disait de lui en 1711: "Quelle province dans le royaume, quel royaume même dans l'Europe, qui n'admire l'éducation si cultivée et si chrétienne que tant de jeunes seigneurs ont reçue à Paris dans le collège de Louis-le-Grand?". Le géologue, professeur au collège de France, Léonce Elie de Beaumont allait plus loin encore en 1762: "Tout ce qui porte un nom, en France, date sa première jeunesse de Louis-le-Grand".
En pleine ère révolutionnaire, alors qu'il était devenu le "Prytanée français", l'établissement devait, selon le voeu du ministre, apparaître "comme le modèle et comme le type qu'on pourrait proposer à tous les collèges".
Cette opinion flatteuse était partagée par le citoyen Landry, qui renchérissait en 180: " Le Prytanée de Paris est le seul qui ait gardé, à travers les orages révolutionnaires, la tradition de la véritable méthode à suivre dans l'éducation de la jeunesse".
Et Chaptal disait à son tour de l'illustre maison de la rue Saint-Jacques qu'elle devait devenir "le Premier lycée de France".
Un tel établissement, qui a bénéficié de la faveur des rois, que l'historien américain Palmer appelle cependant (c'est le titre d'un de ses ouvrages) "The school of the french Revolution", qui a toujours réussi à maintenir son indépendance et sa fierté, qui a suscité sous tous les régimes l'admiration pour ses méthodes d'éducation, pour sa tradition d'innovation et d'excellence, ne mérite assurément pas d'être aujourd'hui considéré comme un "cas", aberrant et inclassable.
En 1560, Guillaume du Prat, évêque de Clermont, lègue aux jésuites - qu'il avait installés dès 1550 dans l'hôtel épiscopal de la rue de la Harpe, une somme de 6000 livres destinée à l'acquisition d'une habitation définitive, et une rente en vue d'assurer la subsistance de six "pauvres escholiers".
Les jésuites achètent donc en 1563 la "Cour de Langres", hôtel important situé rue Saint-Jacques, entre les collèges de Marmoutiers, des Cholets, de Reims, du Plessis et du Mans.
Cet ancien hôtel sera la cellule initiale du collège de la société de Jésus: toléré par l'université, mais sans autorisation officielle, l'établissement ouvre ses portes le 1er octobre 1563.
Immédiatement, le succès dépasse toutes les espérances: les élèves se présentent en nombre important. Il faut agrandir le collège, en achetant et annexant les maisons mitoyennes de la rue Saint-Jacques.
Et pourtant le "Collegium societatis Jesu", que les pères appellent plus volontiers "Collegium Parisiense", tandis que les élèves - et avec eux le Parlement de Paris - le désignent sous le nom de "Collège de Clermont", rencontre dès sa création de nombreux obstacles.
En effet, par une originalité surprenante au XVIème siècle, le nouveau collège a décidé de donner à ses externes un enseignement gratuit. "L'enseignement", déclarent les pères, "est une forme de charité, et il ne faut pas en exclure les pauvres".
Le résultat est immédiat: on accuse les jésuites de dépeupler les collèges de l'université de Paris. Dès 1564, le Recteur Jean Prévot défend aux pères de rouvrir le collège, un procès s'engage, dont s'occupe tout le royaume. En attendant une conclusion qui ne vient pas, les jésuites reçoivent l'autorisation provisoire d'enseigner: un provisoire qui va durer trente ans, et qui va permettre au collège de Clermont de rayonner d'un éclat toujours plus vif.
En 1594, cependant, le roi Henri IV est frappé d'un coup de couteau par Jean Chatel, et l'on découvre rapidement que l'auteur de ce geste a été autrefois élève du collège de Clermont.
Malgré les vives protestations de Jean Chatel lui-même, on s'empresse de rendre les jésuites responsables de son crime. Ses anciens professeurs, les pères Guéret et Hay sont condamnés au bannissement perpétuel; le professeur de théologie scolastique, le père Jean Guignard, bibliothècaire, est pendu, puis brûlé en place de Grève. Les autres pères sont exilés, leur collège mis sous séquestre, les biens et meubles vendus.
Neuf ans plus tard, le roi accorde aux jésuites l'autorisation régulière et définitive de vivre en France.
En 1606, ils peuvent reprendre possession de leur collège de la rue Saint-Jacques mais à condition de ne pas y enseigner.
Puis ils reçoivent l'autorisation de donner un cours de théologie par semaine. Enfin, des lettres patentes du 20 août 1610 accordent au collège de Clermont de donner toutes sortes d'enseignements.
Fureur et protestations indignes de l'université de Paris: "allait-elle", s'écria le recteur, "en être réduite à demander l'aumône aux portes de Clermont?".
Une action vigoureuse est menée auprès du Parlement de Paris, qui, dans un arrêt en date du 22 décembre 1611, interdit aux jésuites d'enseigner à Paris: il faudra attendre le 15 février 1618 pour que soit enfin autorisée, conformément aux lettres patentes de 1610, la réouverture du collège.
Dès lors, bénéficiant de la protection officieuse du roi, le Collège de Clermont s'achemine, de 1618 à 1682, vers son apogée. Il acquiert les locaux des collèges de Marmoutiers et du Mans, et se trouve désormais encadré au nord par le Collège du Plessis, au sud par le Collège des Cholets, à l'est par ceux de Reims et Sainte-Barbe.
En 1656 et 1660, le Collège des Cholets cède plusieurs terrains. Et les effectifs du Collège de Clermont s'accroissent de façon vertigineuse: deux mille élèves dont trois cents pensionnaires "e praecipua nobilitate regni" en 1620; deux mille cinq cents vers 1640. Parmi les noms des élèves, on relève ceux des princes du sang, et tous les grands noms de l'armorial de France: Bourbon, Corde, Guise, Joyeuse, Lorraine, La Trémoille, Montmorency, Croy, la Tour d'Auvergne, Breteuil, Brienne, Clermont-Tonnerre, Nemours, Noailles, Polignac, Richelieu.
En 1674, le roi Louis XIV rend au collège une visite officielle et fait don d'une toile de Jouvenet: "La Famille de Darius au pieds d'Alexandre" (ce tableau se trouve toujours aujourd'hui dans le bureau du proviseur).
En 1682, le Collège parvient à la consécration suprême; le Roi-Soleil lui accorde son patronage officiel: l'établissement reçoit le nom de "Collegium Ludovici Magni", "Collège de Louis-le-Grand".
Dès lors, l'établissement, bien qu'il n'ait encore jamais été agrée par l'Université de Paris, donne un enseignement prestigieux et réputé à trois mille élèves, dont cinq cent pensionnaires, et étend son rayonnement "aux limites du monde".
Depuis sa création, en effet, le collège a établi cette tradition d'ouverture au monde qui s'est maintenue au cours des siècles: un dixième au moins de ses effectifs a toujours représenté le "reste du monde".
Les anciens élèves devenus hommes d'Etat, diplomates, prélats, maréchaux de France, académiciens, hommes de lettres ne se comptent pas, "Le collège des jésuites de Paris, écrira Elie de Beaumont en 1762, est depuis longtemps une pépinière de l'Etat, la plus féconde des grands hommes."
Et pourtant, cette même année 1762 verra la victoire du Parlement de Paris et de l'Université sur Louis-le-Grand. A la suite de la banqueroute du père Lavelette, la compagnie de Jésus, que l'on a rendue responsable des dettes du père, commet en effet l'insigne imprudence de porter l'affaire devant la grande chambre du Parlement de Paris.
Or, en 1757, les ennemis des jésuites avaient déjà exploité au maximum l'attentat de Damiens, qui avait été autrefois garçon de réfectoire au collège de Louis-le-Grand: la foule excitée par un déchaînement d'accusations, avait assiégé le collège, et les parents, effrayés, avaient retiré en une seule journée 200 pensionnaires.
L'affaire Lavalette permettait de réunir à nouveau tous les anciens griefs: ultramontanisme, internationalisme, régicide, concurrence perfide l'Université.
Le 3 mai 1762, le collège de Louis-le-Grand reçoit donc l'avis officiel d'avoir à congédier sans délai maîtres et élèves.
Les jésuites, qui avaient depuis quelque temps cessé d'apparaître comme des novateurs géniaux en matière de pédagogie, sont expulsés, et leurs ennemis s'installent triomphalement dans les murs du vieux collège.
C'est tout d'abord l'administration du Collège de Lisieux qui se voit transféré à Louis-le-Grand. Elle sera remplacée au bout de deux ans par celle du collège de Beauvais.
Mais en outre, les lettres patentes du 21 novembre 1763, consacrent Louis-le-Grand "chef lieu de l'Université". Le recteur s'y installe, et les professeurs émérites de l'Université prennent possession de plusieurs logements.
Tous les boursiers des petits collèges de Paris sont alors rassemblés à Louis-le-Grand, et le roi Louis XV devient le second fondateur du collège: l'établissement obtient de mettre sur son sceau les armes royales, d'azur aux trois fleurs de lys d'or. Sur la grande porte sont désormais sculptées les effigies de Louis XIV et de Louis XV, "collegium fundatores augusti".
C'est à cette occasion également, par les mêmes lettres patentes du 21 novembre 1763, que se trouve créé au collège de Louis-le-Grand, le premier "bureau d'administration" de l'histoire des établissements secondaires, avec la charge "de la régie de l'administration du temporel".
Bien qu'il partage avec le Recteur les vastes locaux de la rue Saint-Jacques, le nouveau principal décide d'entreprendre une véritable révolution pédagogique qui va relancer la guerre avec l'Université. En 1766, il institue le concours de l'Agrégation, qui est essayé d'octobre à décembre à Louis-le-Grand.
Allant plus loin encore, il organise dans les locaux du collège royal une Ecole Normale, préparant à l'agrégation (et c'est ainsi qu'avant de s'installer rue d'Ulm, l'Ecole Normale Supérieure fonctionnera pendant plus de quatre-vingts ans à Louis-le-Grand).
Ulcérée par ce nouvel attentat contre ses franchises séculaires, l'Université se déchaîne en une guerre de douze années, avant de rendre les armes en 1778.
Pendant ce temps, le collège traverse victorieusement toutes les campagnes menées contre lui devant l'opinion; le nombre de boursiers passe de 465 en 1781, à 494 en 1788, à 550 en 1789.
A cette époque, les élèves restent au collège pour toute la durée de leurs études: après le baccalauréat, ils ont la possibilité de choisir entre la préparation de l'agrégation, l'Ecole Polytechnique, les études de médecine, les études de droit et celles de théologie.
C'est ainsi que le jeune Robespierre, entré en qualité de boursier l'âge de onze ans, quittera le collège à vingt trois ans muni de son diplôme d'avocat et récompensé pour ses brillantes études par un prix exceptionnel de 600 livres.
Dans le collège existait également une école spéciale de Langues orientales, dont les élèves portaient le titre curieux de "jeunes de langues". On y enseignait le turc, le persan, l'arabe; et la diplomatie eut souvent recours à des orientalistes formés à Louis-le-Grand. Depuis cette époque, l'Institut des Langues orientales a pris la relève des "jeunes de langues". Antoine Galland qui traduisit le premier et fit connaître "Les Mille et Une Nuits", avait été élève de cette section, où il revint en qualité de professeur d'arabe en 1709.
En 1790, la ferveur patriotique enflamme les boursiers. 150 d'entre eux courent aux frontières de la "patrie en danger", et l'Assemblée législative vote, le 17 septembre 1792, la déclaration suivante: "Les boursiers de Louis-le-Grand ont bien hérité de la patrie".
De 1792 a 1794, une partie des locaux du collège nouvellement baptisé "Collège Egalité", est occupée par 3000 soldats, puis par une prison politique où les victimes de la Terreur attendent le départ pour l'échafaud.
C'est ici l'occasion d'évoquer de nouveau la curieuse destinée de Maximilien Robespierre.
Lors de ses brillantes études effectuées grâce à une bourse obtenue par l'évêque d'Arras, le jeune Robespierre avait eu l'honneur d'être choisi pour accueillir le roi Louis XVI et la reine, à la porte du collège, et pour leur adresser, un genou en terre, une allocution de bienvenue.
En 1794, on installe dans une partie du collège un atelier général qui occupe 500 ouvriers.
Quant à la "salle de l'Université", elle sert de lieu de réunion au comité révolutionnaire de la section du Panthéon.
Dès le début de la Révolution, tous les collèges de Paris avaient été fermés, à la seule exception du Collège Egalité. En 1797, il devient "Institut central des boursiers", et tout ce qui reste des 40 collèges parisiens de l'Ancien Régime y est regroupé.
L'Institut devient en 1798 le "Prytanée Français"; mission lui est donnée de servir d'établissement modèle. Trois ans plus tard, le citoyen Landry rend un hommage vibrant à la tradition maintenue par l'établissement au travers de tous les orages de la Révolution.
Et en 1801, prenant son tour le chemin suivi par Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, rend visite au Prytanée, que l'on appelait plus couramment depuis 1800, le "Collège de Paris". En 1802, sur proposition du ministre de l'intérieur Chaptal, l'établissement reçoit le titre de "Lycée de Paris". Premier établissement en France à recevoir ce titre de lycée, il devient en 1805, le "Lycée impérial".
Désormais, les appellations vont se modifier au rythme des secousses de l'histoire de France: "Lycée Louis-le-Grand" à la première Restauration, l'établissement devient "Collège royal de Louis-le-Grand" à la seconde Restauration. La préposition qui semblait faire du collège la propriété exclusive du Roi-Soleil disparaît en 1831.
Les journées de 1848 font disparaître à leur tour l'adjectif "royal", puis reparaître le titre de "Lycée". Un bref moment, élèves et maîtres demandent à la jeune éphémère République de le baptiser "Lycée National". Ils ne sont pas écoutés; on préfère à cette appellation le nom de "Lycée Descartes". Dès 1849, cependant, un arrêté ministériel rétablit l'ancien titre: "Lycée Louis-le-Grand". Le Second Empire apportera sa petite touche personnelle, et fera de l'établissement le "Lycée Impérial Louis-le-Grand".
Rebaptisé par l'autorité municipale, de 1870 a 1873, "Lycée Descartes;", l'établissement de la rue Saint-Jacques redevient enfin, et définitivement, "Lycée Louis-le-Grand" en mars 1873.
Sur le plan matériel, la vieille maison qui ne renonçait jamais à s'étendre, avait réussi tout au long du XIXème siècle à annexer progressivement le Collège des Cholets et le Collège du Plessis, ou avaient été installées l'Ecole Normale supérieure (jusqu'en 1849) puis l'Ecole d'Administration, préfiguration de l'ENA. Restait à donner à la rue Saint-Jacques, une allure moins moyenâgeuse, et à introduire l'indispensable unité dans un assemblage disparate de locaux vétustes et de courettes disséminées.
De 1885 a 1893, autour d'un noyau historique fidèlement conservé (tour du cadran solaire et tour du belvédère), le lycée Louis-le-Grand est entièrement reconstruit. Mais il faudra attendre la fin des années 1950 pour que soient construites la Salle des Fêtes et les salles de classe qui la surmontent, puis la fin des années 1970 pour effectuer d'importants aménagements à l'Internat, dans la cuisine et le service restauration ainsi que dans le secteur scientifique; 1995 marque le début d'une vaste entreprise de rénovation dans l'ensemble du Lycée.
Si on a longuement insisté sur les innombrables changements de nom de l'établissement, c'est pour rendre plus évidente encore l'importance qu'il a gardée à travers les siècles pour les rois, les républiques, les empereurs, la Commune de Paris. Louis-le-Grand semble bien avoir toujours été considéré comme un symbole.
L'histoire matérielle traduit aussi certaines de ces caractéristiques: un goût affirmé pour l'expansion et la double volonté de se moderniser, avec méthode et de façon fonctionnelle, mais aussi de maintenir intacte la présence, l'âme du passé.
Nous sommes peut-être passé trop vite sur la qualité exceptionnelle des professeurs, leurs méthodes considérées tout à la fois comme novatrices et exemplaires, leur réputation et leur merveilleuse efficacité.
Dès la création du concours général, qui mettait en compétition, à ses débuts, les meilleurs élèves des grands établissements parisiens, Louis-le-Grand se tailla la part du lion. Baudelaire, par exemple, se distingua tout particulièrement dans la composition de "vers latins".
Peut-être aussi conviendrait-il d'évoquer brièvement quelques anecdotes concernant des élèves devenus illustres: imaginez le futur Molière faisant ses premières armes dans la célèbre troupe du collège, qui donna souvent de brillantes représentations devant le roi, la reine et la cour ; raconter les nombreux démêlés du futur Voltaire avec les bons pères: comme les élèves, en hiver, n'étaient autorisés à se mettre à l'abri pendant les récréations, qu'à partir du moment où l'eau du bénitier était gelée dans la chapelle, Francois-Marie Arouet fut puni pour avoir vidé le bénitier afin d'y introduire des glaçons qu'il avait ramassés dans la cour...
On pourrait aussi rappeler la vie orageuse et la mort tragique en duel, à vingt et un ans, du jeune et génial Evariste Galois, qui inventa, alors qu'il était élève de Mathématiques Spéciales, les fondements de la théorie des fonctions algébriques.
Et comment passer sous silence, dans l'histoire d'un établissement célèbre pour sa discipline libérale, les années terribles du XIXème siècle.
Alors que le règlement de 1769 disait: "Le bien de l'éducation ne consiste pas tant à corriger les fautes des jeunes gens qu'à les prévenir", celui du Prytanée, en 1800 et 1801, affirmait d'emblée: "La discipline est essentiellement militaire", et: "La subordination est l'âme même de la discipline".
Aussi, dès 1801, les cachots où les élèves étaient mis au pain et à l'eau se trouvaient-ils en permanence occupés. En 1803, le proviseur Champagne demandait la création de nouveaux cachots, estimant qu'il en fallait un pour cent élèves.
On ne s'étonnera donc pas du nombre et de la violence extrême des mutineries et des révoltes qui secouèrent l'établissement de 1800 a 1890: agressions, irruptions dans les dortoirs, les bureaux, les appartements de fonction, batailles violentes engagées dans le lycée avec la gendarmerie ou l'armée, les élèves étant armés de barres de fer et de tessons de verre ou de porcelaine; exclusions massives (61 élèves en 1819, 117 en 1824, 38 en 1852, 123 en 1883).
Le retour à l'ancienne discipline libérale de 1769, dès que parut la fameuse circulaire ministérielle sur la discipline de 1890, ramena de façon durable la sérénité dans le lycée.
Il faudrait évoquer, au XXème siècle, la classe que Paul Guth appelle la "Khâgne des Années folles", qui réunissait BRASILLACH, BARDECHE, ETIEMBLE, Paul GUTH lui-même, Thierry MAULNIER, Robert MERLE, Henri QUEFFELEC, Roger VAILIAND, Georges POMPIDOU, Léopold SEDAR SENGHOR, Aimé CESAIRE, Louis ACHILLE et le Vietnamien Pham DUY KHIEM.
Ce serait une excellente occasion de citer les phrases émouvantes que le président SENGHOR consacre à Louis-le-Grand, à ses maîtres et à ses camarades, le "refus de toute discrimination le premier trait du "génie français", prit de méthode" et le sens de l'homme".
"Si je suis devenu curieux des hommes et des idées", écrit SENGHOR, "si je suis devenu écrivain et amateur d'art, si je reste un ami de la France, je le dois essentiellement à mes anciens camarades de Louis-le-Grand".
Enfin, avant de tirer les leçons d'une histoire si exceptionnellement riche et mouvementée, il paraît nécessaire de faire défiler quelques noms illustres d'anciens élèves, en insistant sur la diversité extrême de leurs origines, de leurs religions, de leurs opinions et de leurs destinées; mais qu'ils aient été rois, présidents ou révolutionnaires, tous avaient un point commun, la volonté de se dépasser constamment.
Quelles leçons pouvons-nous donc tirer de l'histoire de Louis-le-Grand?
Tout d'abord, une leçon d'indépendance et d'opiniâtreté, de fierté et de grandeur: il faut être capable de vouloir de grandes choses, et lutter avec fermeté pour faire triompher ses méthodes et ses découvertes, avec un véritable culte de l'effort et du travail.
En deuxième lieu, un exemple d'ouverture au monde, de refus de toute discrimination: le même établissement qui accueillait des le XVIème siècle un enseignement gratuit, accessible aux plus démunis.
Ensuite, une belle illustration de l'importance de la culture générale, des "humanités", dans la formation de personnalités, extrêmement différentes, mais surtout toutes remarquables.
Dans le domaine de la discipline, un enseignement: les catastrophes auxquelles conduit une conception répressive de la discipline (de 1800 à 1890), et les bienfaits de la discipline libérale.
Enfin, au long de quatre siècles d'histoire, le sentiment permanent d'appartenir à une maison qui a une âme , et le constant respect d'une tradition d'excellence.
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